2016 – Festival Grande Marée

Victor Blanchard et Anouk Edmont

Du 18 novembre au 2 décembre, c’est la 18ème édition du festival Grande Marée à Brest, un festival de contes et de récits organisé par l’ADAO (Association pour le développement des arts de l’oralité). Une nouvelle édition pour retrouver la saveur des soirées contées, l’éveil des curiosités et le plaisir de la découverte. Oufipo est allé rencontrer ces hommes et ces femmes qui nous parlent, à l’aide d’un conte merveilleux, d’un conte initiatique, d’un conte historique, nous parlent d’eux, de nous, de notre diversité. Dans ces chroniques, ils parlent avec passion de leur métier, de la puissance de cet art qu’est conter. Laissez vous transporter !

1/5 – Feu vert pour les passionnés d’art du conte

Lundi 21 novembre, à l’auberge de jeunesse de Brest, une dizaine de conteurs amateurs et autres amoureux des mots s’est lancée dans le récit d’une histoire. Au coin du feu, cette scène ouverte a attiré un public attentif désireux de réchauffer son imagination. Oufipo n’avait pas encore eu l’occasion d’aller voir ceux qui, à côté des conteurs professionnels, se forment à l’art de conter, grâce aux ateliers d’initiation organisés par l’ADAO (Association pour le développement des arts de l’oralité) et à ces scènes ouvertes. Eux aussi ont eu envie un jour de conter des histoires. Un déclic que quelques uns d’entre eux expliquent dans ce reportage. Et pourquoi pas vous ?

2/5 – Gigi Bigot : la force de la parole symbolique

Gigi Bigot était au Vauban mardi 22 novembre non pas seulement pour y raconter des histoires mais pour une conférence. Parce que oui, après 20 ans de créations et de conte, Gigi Bigot est redevenue étudiante. Elle a entamé une recherche universitaire sur une question mystérieuse, entre autres : le pouvoir de la parole symbolique sur les gens. Anouk Edmont a récolté la parole pétillante de l’étudiante et conteuse de Redon. Un entretien qui ne laisse pas de marbre…

2/5 – Rencontre avec le féericologue Hervé Thiry-Duval

Conteur et féericologue, Hervé Thiry-Duval est passé par la librairie Dialogues pour une causerie pas comme les autres. Dans le cadre du festival Grande Marée, l’homme de Franche-Comté est venu présenter les fées de France et les lutins. Des créatures, bonnes ou mauvaises, belles ou affreuses, des personnages au caractère malicieux et mystérieux dont le souvenir a aujourd’hui presque totalement disparu. On y découvre qui sont les fées, comment on les rencontre, quelles sont leurs croyances et coutumes… Avec humour, Hervé Thiry-Duval nous fait découvrir le Petit peuple ! Et surprise, le public ne pouvait pas partir sans écouter une histoire de sa région qui met en scène des Foultots, des lutins équivalents aux Korrigans de chez nous, des créatures qu’il ne vaut mieux pas déranger…

3/5 – Mike Burns : Conter est un geste politique

« Le conte est cet art de la scène qui survit à la panne d’électricité », dit Mike Burns. L’entretien avec le conteur a survécu à une extinction de lumière. À moitié dans le noir, dans une loge improvisée du Musée national de la Marine, l’homme qui conte par tradition les yeux fermés nous a partagé sa vision de l’art de conter aujourd’hui. D’origine Irlandaise, passé par le Québec et installé désormais aux États-Unis, Mike Burns conte dans une langue poétique mêlant le français, l’argot anglais et le gaélique, avec un léger accent québécois. Le dernier récit qu’il a présenté au festival, Ma tristesse sur la mer, est un de ses contes qu’il rêverait de voir adapter en film. Ce récit vibrant, beau et grave, revient sur une histoire d’exil, d’espérances, de luttes pour la survie, d’ouvriers migrants, avec pour contexte la construction colossale du Canal Rideau entre Ottawa et Kingston.

4/5 – Bernadète Bidaude, de chant et de lait

1939, Elne, près de Perpignan. Elisabeth Eidenbenz ouvre une maternité improvisée qui verra naître plus de 600 enfants en 6 ans d’affrontements. Républicaines Espagnoles, Tziganes, Polonaises, Italiennes ou Allemandes juives, les mères échappent aux camps le temps d’un accouchement. Après une longue collecte de témoignages, Bernadète Bidaude fait renaitre cette histoire pendant un demi siècle oubliée. Par le conte, la danse et le chant, son adaptation romancée porte la parole des toutes ces femmes, de leurs enfants, et même des enfants de ceux-ci.Un entretien réalisé à la suite d’une représentation de « De Sang et de lait » à Astrolabe, Relecq-Kerhuon, le 26 novembre 2016.

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