Une journaliste rwandaise, renvoyée spéciale

9 min 44 – 2015

Accueillie à la Maison de la presse à Paris, une journaliste rwandaise de 32 ans (qui a préféré garder l’anonymat pour protéger sa famille) est venue à la rencontre des lycéens de l’Harteloire de Brest. Victime du contrôle de l’information qui sévit dans le pays, menacée pour avoir critiqué le régime politique au pouvoir, dirigé par Paul Kagamé, la jeune femme a fui son pays natal. Elle y travaillait jusqu’en octobre 2013 en tant que journaliste dans une émission sur l’écologie, diffusée sur la principale chaîne de la télévision nationale. Au Rwanda, les conditions d’exercice du métier de la presse sont rudes. Montrer des gens pauvres, sales ou nus, critiquer une personnalité politique sont par exemple interdits, mais plus contestable encore, chaque reportage doit obtenir l’accord de diffusion d’un représentant du gouvernement. Sur la liste des pays les plus avancés en matière de liberté de la presse, le Rwanda figure à la 162ème place. Face à des méthodes dictatoriales, la journaliste se protège tout en continuant de se battre. L’entretien était mené par deux lycéens, apprentis journalistes pour le journal du lycée de l’Harteloire, lundi 16 décembre 2014. Un témoignage frappant et ô combien précieux pour faire réfléchir sur une liberté qui n’est pas à discuter mais à rendre évidente.