Festival du Goéland Masqué 2018

Le Goéland masqué a encore une fois répondu à l'appel du polar(ge) cette année. Auteurs et artistes se sont réunis au festival du 19 au 21 mai 2018 pour explorer à travers moult rencontres l'héritage de mai 68. Oufipo était au rendez-vous du polar et de la BD, et voici des séances enregistrées là-bas pour vous !

Radio Bellebulle

29 min 47 – Aux Rencontres Brestoises de la BD, le 30 septembre 2017.

Samedi 30 septembre 2017, l’experte équipe radiophonique de la Maison de quartier de Bellevue a installé son studio aux Capucins pour un live radio haletant entre chroniques bédéistiques, fiction tropicale, interviews inédites d’auteurs ravis, tels que Virginie Augustin, Pascal Bresson et Béatrice Luciani. Le public du festival de la BD et les auditeurs de Fréquence Mutine ont pu mesurer l’implication d’animateurs habiles qui n’en sont pas à leur première (ni à leur dernière) performance en direct. Une précieuse demi-heure de radio dessinée, ou bien de BD radiophonique…

Entretien avec Bertrand Galic :

L’entretien avec Bertrand Galic par Quentin n’a pas pu avoir lieu en direct. Enregistré hors antenne, dans un coin de la médiathèque des Capucins, le voici en bonus :

Photos © Anouk Edmont

Mémoires de l’Espagne franquiste : Antonio Altarriba, Angel De La Calle, Paco Roca et Jaime Martin

37 min 07 – Festival du Goéland Masqué

Réunis autour de la table du Goéland Masqué en ce samedi 3 juin 2017, quatre auteurs bédéistes espagnols reviennent sur l’amnésie en cours chez nos voisins ibériques. Alors que la guerre civile reste, elle, un sujet encore relativement abordable, il est par contre impossible de parler du franquisme à l’heure actuelle dans les médias de masses espagnoles, quarante-deux ans après la mort du Général.

C’est ainsi que la bande-dessinée, parce que sous-estimée et peut être moins lue, est devenue le lieu de réhabilitation de cette mémoire. Les guerres silencieuses (Aire Libre, 2013), La Nueve : Les Républicains espagnols qui ont libéré Paris (Delcourt, 2014), Tina Modotti (Vertige Graphic, 2011) et L’Art de voler (Denoël, 2009), quatre titres parmi d’autres de cette Nouvelle vague espagnole venu s’échouer et dénoncer sur les rivages de Penmarc’h la « loi de l’oubli » qui domine à l’heure où « une majorité de ministres du gouvernement Rajoy sont des descendants franquistes… »

De droite à gauche : l’émission du club manga du collège Penn Ar C’hleuz 

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1 h 01 – 2015

Explorer de “droite à gauche” (sens de lecture), l’univers si singulier du manga, c’est ce que font toutes les semaines les élèves du club mangawa du collège Penn Ar C’hleuz. Quoi de mieux alors que de faire partager cette passion à de véritables auditeurs ? Dix-huit “otakus” (fans de mangas) ont préparé une émission, entièrement consacrée à ce thème. Au programme, un Jeu des mille euros spécial manga, des chroniques, deux envoyés spéciaux en direct du Japon risquant leur vie pour l’amour du manga, une fiction radiophonique inédite adaptée du manga Le maître des livres et deux invitées exceptionnelles : Dominique Le Roux, directrice des librairies “L’Escale à mangas” et “Excalibulle” à Brest, ainsi que Marguerite Lannuzel, résidente des Lys Blanc (EPHAD voisin du collège) ayant vécu au Japon, qui a  » dévoré  » son premier manga pour l’occasion.
Une émission menée avec fougue, enregistrée en public le 9 avril 2015 depuis l’amphithéâtre du collège devant une soixantaine de collégiens. Un moment très “radioactif” préparé de toutes pièces pendant plusieurs séances par les élèves eux-mêmes, guidés par Oufipo, et leur documentaliste Isabelle Kabouche.

Le maître des livres

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13 min – 2015

Qui a déjà entendu un manga à la radio ? Six jeunes comédiens et techniciens en herbe vous font découvrir une création originale et inédite enregistrée en public pendant l’émission “De droite à gauche” confectionnée par les élèves du club mangawa du collège Penn Ar C’hleuz. Ils avaient décidé pour l’occasion d’adapter un chapitre du très bon manga Le Maître des livres d’Umiharu Shinohara (Komikku Editions, 2014). L’histoire d’un bibliothécaire, atypique et caractériel, qui par les livres qu’il conseille tente de changer la vie des gens. Sauf qu’en plus de cette histoire, nos 6 jeunes réalisateurs de fiction ont souhaité mêler la fiction à la réalité en s’incluant dans l’histoire et en la faisant démarrer dans le CDI du collège Penn Ar C’hleuz. Une mise en abyme magistrale et étonnante qui grâce aux bruitages, effets sonores et voix amateures tente de nous faire entrer dans l’univers du Maître des livres mais aussi dans l’univers du club manga du collège…

 

 

Arnaud Le Gouëfflec

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3 fois plus ou moins 20 minutes – 2015

Chansons, poèmes, livres faits mains, revues et fanzines, romans (Mon nom est Person en 2010, La Noctambule en 2015), collages sonores, scénarios de bandes dessinées (Vilebrequin en 2007, Le chanteur sans nom en 2011, J’aurai ta peau Dominique A en 2013, La Nuit Mac Orlan en 2014), Arnaud Le Gouëfflec excelle dans l’art de l’accumulation. Cet auteur brestois foisonnant nourrit un rapport multi-facettes à l’écriture. Membre du collectif d’artistes Le Studio fantôme et l’un des fondateurs du curieux festival Invisible, Arnaud Le Gouëfflec a la tête partout. Doté d’un instinct créatif qui ne lui permet pas de s’arrêter, il ne laisse jamais filer le hasard de ses idées. L’imagination domine et il en est submergé. Présenté ainsi, ça a l’air facile. Mais suffit-il seulement, comme il le propose, de se débrouiller avec ces bouts de ficelle, compétences en main, et créer des Pelotes (nom de l’un de ses blogs) ? Vous aussi vous aimeriez connaître le secret ? Écoutez.

Arnaud Le Gouëfflec rencontrait son public mardi 26 mars 2015 à la médiathèque Saint-Marc. Face à lui, se trouvait le poète public, co-fondateur de Compter les girafes, Hervé Éléouet pour remonter le fil de son travail et appréhender son univers atypique et débordant. L’imagination à portée de main…

1- Les débuts et l’accumulation

2-
 ... 

Chantal Montellier : La bande dessinée fait sa révolution… sans les femmes

50 min 35 – 2014

Chantal Montellier est dessinatrice de bande dessinée, de dessin de presse et écrivain. Son dessin réaliste a toujours été au service d’une vision d’une bande dessinée politisée et féministe.

Dans cette conférence Chantal Montellier dresse l’état des lieux d’un univers qui fait rêver mais qui est encore presque exclusivement masculin, et de fait parfois machiste. A travers son parcours de femme dessinatrice, qu’elle dit laborieux et difficile, elle déconstruit le mythe de la bande dessinée comme forme d’expression populaire accessible à tous – et toutes.

C’est pour s’opposer à cette tendance qu’elle crée en 2008 le prix Artemisia, du nom d’une peintre italienne, qui récompense chaque année un album de bande-dessinée réalisée par une femme.

Elle intervenait le 5 avril 2014 au Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture à Landerneau, à l’occasion de l’exposition  »1975 – 1997 : la bande dessinée fait sa révolution… », qui s’y tiendra jusqu’au 15 mai 2014.

Chantal Montellier : Le dessin au féminin

11 min 47 – 2014

Chantal Montellier l’avoue, elle « n’aime pas la BD ». Ou plutôt, on aura compris qu’elle n’aime pas s’y cantonner. Peintre d’abord – son « premier amour » –, elle dessine aussi pour la presse. Seule femme dans un milieu d’homme, elle insuffle dans ses dessins l’esprit des combats politiques et toujours plus féministes qu’elle porte, pionnière à l’époque du dessin engagé « au féminin ».

Son engagement féministe voit sa concrétisation dans la participation au magazine « Ah nana ! » qui promeut la production de BD féminine. Le magazine est supprimé par la censure au neuvième numéro, et Chantal Montellier poursuit son chemin, passant notamment par Métal Hurlant.

Elle crée bien des années plus tard le Prix Artémisia, décerné chaque année depuis 2008 à une dessinatrice de bande dessinée pour un ouvrage qui s’est distingué dans la production féminine.

Chantal Montellier est exposé par le Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture aux Capucins à Landerneau à l’occasion de l’exposition  »1975 – 1997 : la bande dessinée fait sa révolution… » jusqu’en mai 2014.

Renaud de Heyn : Petite bonne du Rif

28 min 07 – 2013

Le Maroc a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant de 1959. Or, en 2013, quelques dizaines de milliers de jeunes filles continuent de travailler comme domestiques chez des particuliers en toute illégalité, malgré les lois et les programmes socio-économiques mis en place.

Oufipo rencontre Renaud de Heyn, auteur de bande dessinée travaillant avec la revue XXI qui a publié en 2012 l’album Soraïa (éditions Casterman), récit du vécu d’une jeune adolescente « employée » comme petite bonne par une famille bourgeoise de la ville de Tétouan.

Comment aborder le problème de l’exploitation des enfants et du travail forcé au Maroc en tant qu’étranger et en respectant la culture du pays ? Qu’en est-t-il de la scène de bande dessinée engagée dans un pays où il n’est pas coutume de parler de la sphère privée en public ?

Entretien réalisé le 15 juin 2013 à l’occasion du festival Carnets de voyage.

François Schuiten : Un destin tout tracé ?

19 min 59 – 2012

L’engagement, pas la facilité. Par le dessin, François Schuiten, auteur de BD, cherche l’émotion, la sienne et par extension, celle qui pourra être suscitée chez le lecteur. Lors d’une rencontre à Dialogues, le 11 juin 2012, le dessinateur évoque son lien avec l’architecture, car elle n’est jamais très loin pour ce fils et frère d’architectes.

Lui a fait le choix de l’illustration, même s’il le sait, son père, Robert Schuiten l’a influencé alors qu’il n’était qu’un enfant, notamment à travers les maquettes. Il lui a appris à regarder et à appréhender l’espace. Si on peut donc parler d’influence, l’architecture est devenue pour lui un passeport pour la fiction, un lien vers le rêve. Elle lui permet de « prendre la main du spectateur » et de faire en sorte que l’imaginaire se développe. Un tout autre job.