Crapaud fou, le déviant qui sauve l’espèce ?

« À la saison des amours, mus par un instinct grégaire, les crapauds migrent tous dans la même direction. S’il leur faut traverser des routes, ils se font alors massivement écraser sous nos pneus. Seuls survivent les individus atypiques qui vont à contre-courant ou s’aventurent dans les tunnels conçus sous les routes à leur intention. Leurs congénères pourraient les traiter de fous… C’est pourtant grâce à eux que l’espèce survit. »

Jeudi 19 avril, deux crapauds fous sont venus bondir en chœur au micro de l’auditorium des Capucins. Invités par le Service internet et expression multimédia de la ville de Brest, Thanh Nghiem et Antoine Brachet font tous deux partie d’un mouvement de batraciens à contre-courant qui se donne pour objectif d’explorer, d’expérimenter, d’ouvrir des voies négligées par un système dont ils déplorent la direction.

Le manifeste du crapaud fou défend une intelligence collaborative, propre à faire rebondir dans la cohorte des pairs la créativité et la différence exprimée par chacun dans toute sa (neuro)diversité. Faire d’une intelligence déviante le moteur d’un groupe permet, pour les crapauds fous, d’accélérer le changement, et de construire à plusieurs des horizons appétissants !

Cette conférence suivie d’un échange avec le public éclaircit l’histoire du collectif des crapauds fous et sa philosophie (une éthique du libre, du partage et de l’autonomie), met à plat le fonctionnement de la communauté pour inviter ceux qui se sentent bouillonnants à la rejoindre ; elle explore aussi la diversité des domaines d’action et de réflexion touchés par le mouvement : technologie, énergie, éducation…

Croassera bien qui croassera le dernier.

NDLR : Le son de l’enregistrement saute toutes les 45 secondes en moyenne. Au-delà des deux premières minutes, cela n’altère pas la compréhension du contenu.