La bête qui chantait

09 min 34 – Festival No Border 2018

Barrut, c’est une bête composée de quatre femmes et quatre hommes qui font de la polyphonie et qui tapent très fort dans des tambours. Une bête sonore, sauvage, qui pleure parfois, rugit souvent, une bête qui a grandi dans la garrigue montpelliéraine et dont l’insatiable appétit l’a conduite à s’abreuver à la table de nombreux étrangers, qui ne le sont plus dès lors qu’ils acceptent de nourrir l’estomac prodigieux. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée à la table, et accessoirement sur la scène, du festival de musiques du monde No Border, en décembre dernier, à Brest.

Si la bête du Barrut mange et boit tellement, c’est pour pouvoir irradier ensuite du feu qui la fait chanter – car telle est sa raison d’être –, feu dans lequel elle puise pour faire danser les gens et les emporter avec elle dans le tourbillon de la fête, celle qui jaillit et déborde, chaotique, imprévisible et vibratoire.

La bête du Barrut est un animal poétique. Elle met en mouvement des stances dans sa langue maternelle, l’occitan. Des poèmes écrits par Léon Cordes, Louisa Paulin, des troubadours du XXe siècle, ou bien par la bête elle-même.

Nous avons rencontré un des organes de la bête du Barrut, qui nous a fait voir un peu de quoi elle était faite, depuis son larynx jusqu’à son tube digestif en passant par ses résonateurs, et comment, et pourquoi elle s’était mise à chanter.